il était une fois, nous deux.
Aucune histoire ne commence jamais vraiment par son commencement mais par sa fin : Il était une fois…
Cela signifie-t-il que le flux de la vie et présentement le flux de cette lettre remonte le cours d’une histoire déjà écrite ?
Non, cela signifie que ton regard me donne à cet instant précis l’opportunité de sortir de l’obscurité, d’actualiser mes pensées, de les transférer dans un autre espace, une autre vibration : la tienne.
Ces lignes s’incarnent tout autant qu’elles s’actualisent dans ton esprit où je m’insinue aussi.
Me voici littéralement absorbée dans ta tête comme tu l’es dans la mienne au moment même où j’écris, même si… Tu l’ignores encore.
Maintenant c’est chose faite.
Et voilà comment, à notre insu, nous échangeons en cet instant précis de l’information, de l’énergie, de la matière.
Ne t’inquiète pas, je ne fais que passer et je ne peux fouiller dans ta tête, juste y glisser quelques idées.
D’où t’es venue l’envie de lire ces lignes ? D’où m’est venue celle de les écrire ?
Une impulsion, véritable point d’attraction, nous a assemblée comme deux atomes cherchant à créer une molécule. Je te cherchais autant que tu me cherchais.
Si tu déboules dans cette page comme un diable sorti de sa boîte, alors que j’ai terminé cette lettre, c’est parce que se joue pour toi comme pour moi, un jeu très étrange entre notre potentialité interne et nos opportunités externes.
Cette rencontre ici-même s’actualise comme inévitable alors qu’au moment où j’écris, elle est incertaine voire improbable. Tu peux comprendre ainsi la nature quantique de notre échange, de notre communication. Au-delà de cette page, aucune cause ne nous lie :
« Cette rencontre ici-même s’actualise comme inévitable alors qu’au moment où je t’écris, comme une bouteille jetée dans l’infini, elle est improbable. »
Soit dit en passant j’adore cette phrase et c’est sans doute pour cette raison qu’elle revient produisant comme un effet de boucle spatio-temporelle, un moyen pour la matière de se revisiter.
Toi, moi, sommes l’issue autant qu’issus de la potentialité qui nous habite.
Le cadre quantique est posé.
Nous voici en train de partager un espace commun, réel, à cette nuance près que : de mon point de vue, tu es virtuel autant que je le suis aussi, à cet instant précis, du tien.
Nous ne pouvons exister réellement ensemble, ma présence nécessite ton absence et ta présence, mon absence.
Ainsi quand tu liras ces lignes, je ne serai plus là.
Pourtant, en cet instant nos regards se croisent, ton œil englouti mes mots qui absorbent tout autant ton regard. Une question me traverse le corps : notre œil ne serait-il pas un trou noir et notre rencontre, le choc engendrant toute cette infiltration d’informations ? Quoi qu’il en soit, l’espace de cette page s’agrandit et si nous ne le mesurons pas nettement, nous produisons une expansion.
Notre rencontre élargit instantanément le champ des possibles, nous participons activement au déploiement de l’Univers. Derrière la surface visible des choses se trouve l'Océan infini des possibilités. Et dans cet infini quantique qui nous habite et d’où surgissent nos images non réfléchies, se trouve la source de notre vision du monde, la clé de tous nos changements de paradigmes, le Champ de notre Eveil. Nous ne savons pas ce qui se passe dans la potentialité cosmique, mais nous savons que notre réalité autant que notre vie en surgissent.
En ce moment même, à travers mon potentiel interne, les mots dictés par mes cellules murmurent en moi ce message : "l’Univers est en toi, en nous."
L'Univers émerge en nous autant que de chacun de nous, changeant le futur en avenir alternatif. Demain se forme dans le non visible de la potentialité cosmique. Et Il se pourrait bien que ma conscience ne soit pas uniquement la mienne, d’autant que j’appartiens, tu appartiens, nous appartenons à une nouvelle espèce :
L'Être Quantique.
Comprends alors que tu te situes avant l’origine de cet Univers intégratif pour que tu puisses actualiser ce message venu d’un espace qui se situe déjà en toi.
Qui peut me dire où je commence et où… Je finis. Et toi, le sais-tu ?
Quoi qu’il en soit, j’accepte notre rencontre comme le cadeau que je me suis donnée pour me connaître, même si pour cela je vais m’effacer.
© Pascale de Gail Athis
le 29 mars 2021
VERSION AUDIO LUE PAR MARIE-ODILE MONCHICOURT
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